
Les centres sociaux, c’est une part importante de mon quotidien (et c’est toujours une joie, au demeurant), alors j’aime rester à jour des réflexions et évolutions du réseau. Ce livre rend compte d’un travail de recherche co-construit avec la fédération Centre-Val-de-Loire pendant plusieurs années, Sous forme d’une série d’articles de recherche, donc, mais rédigés de manière tout à fait digeste et compréhensible (tout en restant de la recherche, hein, ça envoie quand même du concept et de la référence, juste c’est raconté sans compliquer volontairement). Le thème de fond est dans le titre : comment ça se joue cette question du pouvoir d’agir, dans la réalité du terrain et des pratiques. Parce que c’est une impulsion donnée au niveau national, mais après, ça donne quoi ? C’est une question qui m’intéresse beaucoup, et à laquelle je me confronte très souvent et là, j’ai trouvé vraiment de quoi m’alimenter. D’une part, ça m’a permis de confirmer un certain nombre d’observations sur les contradictions et tensions dans les structures, et de les comprendre plus clairement, en mettant dessus des mots et des catégories. D’autre part, et c’est encore plus précieux pour moi, j’y ai trouvé des apports théoriques précieux pour penser mieux et de manière plus solide les manières de politiser l’action en éducation populaire. Et ce en traduisant de manière tout à fait opérationnelle des constructions théoriques. Enfin, une série d’articles met en perspective l’action des centres sociaux, en la comparant notamment aux pratiques en Amérique du Sud et du Nord (community organizing notamment, mais aussi syndicalisation des classes populaires), ce qui permet de prendre de la hauteur et de s’ouvrir d’autres perspectives ambitieuses. C’est vraiment un livre qui m’a profondément intéressé et alimenté, avec un bon boulot derrière. Ce n’est pas une lecture rapide, parce que c’est dense, mais ça mérite l’effort, en tout cas quand on bosse sur ces questions-là.