Voilà un livre qui m’a surpris. J’y venais pour me cultiver. Enfin, pour compléter mes connaissances, avec un objectif tout à fait opérationnel et professionnel, sur un enjeu actuel concernant en particulier la jeunesse. J’attendais un peu de sociologie et un bout de description de tendances et d’argumentaires communautaires. Et ben non. Enfin, si, mais c’est au final assez anecdotique. En partant de ce constat : l’apparition d’une communauté, et de la revendication d’une identité de No Sexe, l’autrice va loin, et de manière très intéressante. D’abord, elle décrit ce qui apparaît aujourd’hui, en le replaçant dans un contexte plus large et très politique. Elle en use même pour venir questionner en profondeur la place donnée au sexe et à l’injonction à la sexualité dans nos sociétés. Et elle positionne donc le mouvement No Sex comme pouvant être un mouvement de revendication profonde vis-à-vis des générations précédentes. Ce qu’elle lie à des évolutions en termes de féminismes, de conscience des dominations en général, mais aussi de contexte écologique. Et là aussi, ça fait profondément sens de considérer le besoin de se concentrer sur une priorité de survie et de préservation, et non de conquête ou de dépense. Ce qui fait que non seulement j’ai effectivement trouvé les éclairages que je souhaitais, de manière utilitariste, mais que j’y ai aussi trouvé un questionnement de fond au niveau culturel et politique que je n’attendais pas. Etant entendu que ce n’est pas une approche théorisée, c’est une base descriptive solide puis des hypothèses et réflexions. Et j’ai vraiment apprécié. Ceci dans un format court et agréable à lire.