Stephen Fry (que vous connaissez sans doute comme acteur et comique) est tombé dans la mythologie grecque quand il était petit, passion qui lui est restée toute sa vie. Il a donc eu envie de la raconter à son tour. Pas comme spécialiste, ni de l’histoire ni de l’interprétation symbolique ou culturelle, mais simplement en narrateur. Parce que raconter des histoires, avec de l’humour et de la vivacité, c’est son métier. Et c’est incontestable, il sait raconter de manière fluide et rapide, avec plein de petites touches d’humour (qui cependant ne viennent pas casser le fil des histoires ni le cadre mythologique). Bon, je garde une petite frustration parce que je pense que dans la version française, on y perd quand même un peu en termes de sens de la formule et de musicalité (mais je pinaille et ça ne concerne plus ou moins que moi, ok). C’est du coup une très bonne manière de découvrir, ou de redécouvrir, un énorme pan de la mythologie grecque. Oui, un énorme pan, parce qu’en racontant de manière fluide et rapide, il en case un nombre impressionnant, d’histoire, en quatre cent pages. Tout jusqu’à l’aube de l’âge héroïque, en fait. Ce qui m’a fait presque trop, pour tout dire. Alors que je ne l’ai pas lu si vite que ça. Mais j’ai eu l’impression d’un tel foisonnement que j’ai régulièrement été un peu perdu, ou avec une impression d’histoires qui se mélangent. Peut-être qu’en le lisant vraiment doucement, ça aide, mais ça risque de vous faire le même effet. Ce qui n’est pas si grave, mais c’est un peu frustrant tant c’est riche (d’autant plus qu’il reste tellement de vocabulaire, d’images et de récits issus de tout ça dans notre culture moderne). Au-delà de ça, en termes de saturation : c’est de la mythologie grecque, donc vous aurez beaucoup trop de viols, de meurtres, de drames familiaux et d’histoires qui finissent mal. Je le savais mais de constater une nouvelle fois à quel point ce socle de notre culture en est pétri continue à me perturber et à me questionner.