
Je connaissais pour une petite partie l’univers des contes amérindiens, mais force est de constater que j’en connaissais une partie passablement édulcorée… Parce que le personnage du Trickster (Coyote ou autre selon les nations amérindiennes) est un personnage que j’aimais beaucoup mais dont je n’avais jamais mesuré la dimension sexuelle et provocatrice. Enfin, tout de même, dans ces versions d’origine, il porte son sexe dans un sac sur son dos et il dialogue avec : ce n’est pas une dimensions secondaire propre à passer inaperçue. Et, oui, c’est drôle. Drôle parce que les histoires le sont et drôles parce que ça permet de découvrir ce que donne une culture narrative dans laquelle la sexualité a une place acceptée et évidente, dans laquelle elle peut être un objet de jeu et d’amusement partagé, et pas un symbole de pouvoir et de domination ou un tabou indicible. C’est ce que j’ai eu l’occasion de découvrir dans ce recueil de contes, principalement anciens. Ils ont des sujets variés et des contextes différents, mais dans tous les cas la dimension sexuelle et érotique est importante. Je me suis vraiment amusé, et c’est sans doute le point le plus important, parce que c’est dynamique, coloré et surprenant. Mais je me suis aussi amusé de la découverte culturelle que c’est, des horizons que ça ouvre, et c’est là que les commentaires de contexte après chaque conte font un bon boulot. Avec en conclusion un conte moderne qui laisse deviner comment une telle tradition n’a rien perdu de sa pertinence et pourrait retrouver une vitalité joyeuse.