Je continue ma découverte de cette collection Tracts chez Gallimard, qui se prête bien à des textes incisifs et politiques, sous une forme plus rapide et directe qu’un essai traditionnel. L’auteur, que je ne connaissais pas, fait ici un travail que je trouve tout à fait intéressant, et qui me semble documenté. Accessoirement, comme c’est un positionnement qui me va très bien, ça aide. Son propos est d’abord de brosser un tableau général, une analyse un peu surplombante, du mouvement de haine politique et sociale qui s’exprime ces temps-ci à l’encontre de la jeunesse, et en particulier de tous les mouvements de jeunesse avec des revendications progressistes : activisme environnemental, revendications LGBTQi+, revendications anti-racistes portées par des racisé-es, wokisme, féminisme, lutte contre les violences sexuelles et sexistes, etc. Je souscris à son idée qu’il s’agit réellement d’une logique haineuse, et qu’elle est construite et portée médiatiquement et politiquement (de manière calculée et intéressée dans certains nombres de cas, oui). Il se pose la question, une fois ce constat posé, de ce qui fait ou peut faire commun dans tous ces mouvements, au-delà du fait d’être mis-es dans un même panier par des réactionnaires de tous poils. Et c’est là que sa réflexion m’a encore plus intéressé, dans sa manière de dégager des grandes directions stratégiques et idéologiques pour bâtir un nouveau front progressiste, basé sur le vécu d’une partie importante de la jeunesse d’aujourd’hui. Cadre dans lequel revient la question de l’émancipation donc : passer à autre chose ou l’actualiser suffisamment pour qu’elle fasse ce lien dans les luttes actuelles. Question qui m’intéresse sacrément, donc. En si peu de pages, je trouve que c’est un vrai boulot intéressant pour continuer à penser ces enjeux politiques et stratégiques.