Il est des classiques que je n’ai jamais lu, et Pierre Pevel en faisait partie. J’avais eu bien tort de m’en priver, c’est très agréable. Dans un contexte dans lequel on trouve facilement ses marques : la France de Richelieu, avec ses mousquetaires et ses manigances élaborées, mais avec des dragons (enfin, surtout en Espagne). Donc, en gros : des intrigues à coup de messages interceptés, de réunions secrètes, d’espions infiltrés et de nobles sinueu-ses, mais avec en arrière-plan une société secrète d’adorateurices des dragons qui visent des cérémonies pour convertir magiquement des agents à leur culte. La touche de fantastique est au final assez légère, et donne de la couleur plus qu’elle n’influe sur ce qu’il se passe et ce que font les personnages. Disons que ça ouvre la porte au coté histoire secrète caché sous l’histoire mais que ça n’en fait pas une histoire de magiciens et de créatures magiques. On reste dans une histoire de mousquetaires. Enfin, non, de petit groupe d’agent-es encore plus secret-es au service du cardinal (les Lames donc). Et ce petit groupe est haut en couleur comme il se doit, avec des histoires et des travers variés et drôles. L’hommage aux romans de cape et d’épée est fidèle et très réussi. Le rythme aussi puisque ça part dans tous les sens, avec pleins de personnages (mais sans qu’on se perdre, bravo) qui s’entremêlent, s’affrontent, se réconcilient, découvrent leurs secrets et tout ce genre de choses. C’est drôle, c’est foisonnant et c’est surtout parfaitement entrainant d’un bout à l’autre. Ce qui suppose donc que ce soit bien écrit et c’est carrément le cas. C’est un roman dont la bonne réputation me semble parfaitement justifiée : c’est idéal pour un moment d’aventures légères et réjouissantes, sans se prendre la tête et avec une grande fluidité.