Wallace Price est un avocat réputé, craint, et c’est surtout un très gros con. Le premier chapitre (que je spoile donc) pose les bases : il est ignoble humainement. Mais : il meurt. Et c’est là que commence l’histoire pour de vrai, dont il est le protagoniste : ce qu’il se passe après la mort, et sa mort en particulier. Dis comme ça, vous pouvez imaginer des choses très différentes. Mais vu l’auteur, on est dans la lignée de son précédent (thématiquement) : c’est doux, c’est malin, et c’est plein de gentillesse puisqu’il va surtout s’agir de parler de sentiments, de la manière dont on peut grandir en humanité et en intelligence par la rencontre des autres et l’amour. Avec de l’humour et de la délicatesse. Il y a une vraie logique à la dimension fantastique de ce qu’il se passe, et tant mieux, ça donne une cohérence, une base de fiction fiable, mais l’important n’est clairement pas là. L’important est dans les personnages, leurs failles et la manière dont elles leur permettent de se rencontrer ou pas (et de se rencontrer aux et elles-mêmes en premier lieu) et d’évoluer. Et c’est vraiment chouette, et joli, et touchant. C’est un livre dans lequel on ne peut que pleurer (en souriant) à un certain nombre d’occasions. Avec, donc, en trame de fond, la question de la mort et du deuil, qui n’est pas un prétexte et qui n’est pas du tout esquivée, c’est tout à fait central et traité avec intelligence (et ce n’est visiblement pas par hasard que l’auteur a traité ce sujet à ce moment-là de sa vie). C’est un bel équilibre au final entre fantastique coloré, histoires d’amour et réflexion sur la mort. Un équilibre étonnant mais tout à fait efficace. On y retrouve vraiment la même sensibilité et la même douceur que dans son roman précédent (The house in the cerulean sea). Bon, on y retrouve aussi un ressort narratif : la forme de l’histoire d’amour entre les deux personnages principaux (oui, c’est toujours très gay), ce qui n’est pas un problème en soi, mais ça le deviendra à force si c’est le cas dans ces romans suivants 😉 Si vous avez aimé le précédent, moi je trouve celui-ci encore meilleur, ce qui en fait aussi un bon point de départ pour découvrir un auteur que je vais suivre dans les années qui viennent.