On en entend des conneries sur la langue de Molière qu’il faudrait préserver, sur les jeunes qui parlent mal, l’anglais qui vient corrompre notre belle langue et plus récemment sur l’écriture inclusive. Tout ça sur un registre de c’était mieux avant bien réactionnaire et porté par des politiques et pseudo-intellectuels médiatiques qui s’y connaissent autant en linguistique que moi en compta analytique (et ça inclut les académiciens, dont pas un n’est de fait compétent sur le sujet). Un collectif de linguistes (des vrai-es, des universitaires qualifié-es) a décidé de remettre les pendules à l’heure et de rappeler quelques vérités fondamentales, dans ce petit format de tract. C’est donc une série de tout petits chapitres qui partent chacun d’un lieu commun médiatisé (avec citation) pour le démonter et donner un éclairage et une réponse intelligentes. D’une part, c’est réjouissant de voir les imbéciles remis à leur place (dont l’Académie). Mais d’autre, c’est aussi une introduction très abordable et passionnante à la linguistique et ses enjeux actuels. Genre, une lecture qui devrait être obligatoire dans tous les lycées tant c’est utile. Je dirais même : c’est libérateur en ce que ça remet en perspective les enjeux tout en comprenant mieux les spécificités du français et pourquoi on se galère autant avec. C’est facile à lire, ça rend curieu-se, ça ouvre l’esprit. En un si petit nombre de pages, c’est une sacrée réussite, sortez vos trois euros !