Il est des jeux sur lesquels je pars sans grand enthousiasme mais convaincu d’avance que ça devrait marcher raisonnablement bien : Crack List fait complètement partie de ce lot. Mélange d’un petit bac et d’un Uno, je n’en attendais rien de spécialement innovant, mais je me doutais que ça serait efficace. Et c’est le cas. Un thème plus ou moins rigolo et décalé, et quand c’est votre tour, il faut jouer une carte lettre de votre main en annonçant un mot commençant par cette lettre et correspondant au thème (sinon, tu pioches). Avec, donc, des cartes spéciales pour changer de sens, sauter le tour d’une personne, changer de thème et échanger ses cartes. Plus une manière d’être méchant-e avec les autres. Résultat : un jeu auquel je ne jouerais personnellement pas pendant des heures mais qui fonctionne parfaitement. Le rythme est vif pour peu qu’on joue avec des gens réveillé-es et qui ont envie d’un peu de tension, on se fait quelques crasses, on réfléchit et on galère parfois, ça donne un équilibre entre réflexion et jeu de cartes qui satisfera beaucoup de personnes différentes et tout l’intérêt est là. Oui, c’est l’intérêt principal de ce jeu : c’est fédérateur. Dans l’usage que j’en ai, en animation, c’est parfaitement adapté : de la compétition et des crasses pour certain-es, de la réflexion pour d’autres, avec un jeu qui s’explique rapidement en s’appuyant entièrement sur des mécanismes connus. Bref, si vous êtes fan de jeux, vous n’y verrez aucune nouveauté et pas beaucoup d’intérêt en soi, mais si vous cherchez à faire jouer facilement des groupes hétérogènes, en famille notamment, ce sera tout à fait ce qu’il vous faut.