
Murray Bookchin est (était) un penseur et militant écologiste (et anarchiste), qui a théorisé l’écologie sociale (et ainsi inspiré, notamment, ce qui se passe au Rojava). Ce recueil compile une série de textes d’époques différentes afin de donner une vision d’ensemble de sa pensée. Les textes les plus anciens posent avant tout des constats sur la crise écologique (dans les années 70 donc) et sur la nécessité pour les mouvements écologistes de se politiser de manière radicale (pour ne pas finir édulcorés et désarmés notamment). Ce sont des textes intéressants d’un point de vue historique et qui montrent bien l’acuité de Bookchin, mais qui ne m’ont pas donné l’impression de découvrir quoi que ce soit de nouveau. Ce qui fait un début de bouquin pas super dynamique et enthousiasmant, mais ça mérite de ne pas s’arrêter là. Parce que les textes suivants développent des propositions et une perspective politique motivante : l’écologie sociale, donc. Et, oui, ça vaut le coup. C’est une analyse qui lie donc les enjeux écologiques et les enjeux sociaux, dans une lecture globale et radicale des rapports de domination et de la culture de la domination en général. Avec, de cette base, des priorités de stratégies de lutte et des modèles de société possibles (dont le municipalisme libertaire, qui fait envie de manière crédible (ouais, va falloir que je lise sur le Rojava)). Et dans tout ça, Bookchin reste dans un registre d’écriture accessible et sans jargonner. Alors oui, ça vaut le coup, Bookchin, pas de doute, et ce livre là fait une bonne entrée.