Si vous avez envie de travailler votre colère politique, ou de mieux viser avec, voilà un livre qui va vous faire du bien. Moi, en tout cas, il m’a carrément fait du bien, parce que je me suis senti entre ami-es (du côté radical de la force) et que ça donne un cap positif et combatif. Nicolas Framont est rédac-chef de Frustration magazine (que j’aime bien) et défend donc une grille de lecture marxiste moderne, ie la lutte des classes à l’heure des multi-milliardaires et de Uber. Il livre ici une analyse et une charge contre, donc, la bourgeoisie-la-vraie : les propriétaires des moyens de production : les quelques centaines de familles de milliardaires du pays, ceux donc qui président au fonctionnement de l’économie et de la politique. Et donc de la crise sociale, des inégalités et de la catastrophe écologique. Nicolas Framont s’attache à les définir et à montrer de manière argumentée et documentée comment effectivement ils sont aux manettes de manière directe et prépondérante (ce qui est très utile, surtout d’une manière aussi claire et agréable à lire, et qui met bien bien en colère). En donnant des noms et des exemples réels et concrets, pour sortir de l’invisibilisation et montrer que ce sont bien des gens réels (et peu nombreux) qui font des choix volontaires, et pas une fatalité ou un système abstrait et inaccessible. Avec des arguments et des coupables, on ne va pas s’arrêter là, donc on termine avec un bon chapitre de registres et leviers d’action pour lutter politiquement et reprendre le pouvoir (sans se leurrer sur la merde dans laquelle on est et donc la difficulté). Et ça fait grave du bien tout ça. D’autant que c’est vif et dynamique à lire. Ami-es islamo-gauchistes, lisez et faites tourner, ça requinque et c’est diffusable et partageable.