
Allez, je vous le redis une fois de plus : arrêtez ce que vous êtes en train de faire et lisez plutôt becky chambers. Pourquoi pas en commençant par ces deux tomes de moine et robot, qui ont toute sa finesse habituelle mais dans un contexte poétique moins intimidant que ses romans de SF plus classique. Après un premier tome qui amenait à la rencontre entre moine et robot, iels (non, on ne sortira pas de l’ambiguïté de genre du moine, et c’est très bien) reviennent au monde civilisé. En se promenant et en découvrant. En discutant et en se liant. Et tout est là. Il n’y a pas de grande intrigue au sens classique. Mais il y a plein de choses profondes et douces dans leurs relations et les questions qu’ils abordent et explorent. C’est une fois de plus un roman qui fait du bien. Parce qu’iels parlent d’émotions, d’amour et du sens à donner, ou pas, à sa vie. Il pose la question de ce que peuvent être nos besoins. Et becky chambers manie tout ça avec finesse et en refusant de faire une fin attendue pour faire à ta place une fin profonde. Ça fait du bien, c’est réconfortant. Et ça fait aussi du bien pour le monde qu’elle esquisse : une utopie pour réconforter un peu nos imaginaires pleins de dystopies. J’aurais aimé que ce soit plus long, pour y rester plus longtemps, mais en vrai c’est parfait comme ça.
Je continue à ronger mon frein en attendant une version paperback en anglais, mais je trouve que ça traîne ^_^
Bon, j’ai craqué, je l’ai acheté en français, et je l’ai trouvé très bien traduit. J’ai beaucoup aimé, moins que Wayfarers, mais quand même. Ce que j’apprécie particulièrement c’est le monde qu’elle dépeint, une manière douce et joyeuse de montrer une société alternative, qui semble possible, sans en faire un manifeste ou un pamphlet. Non seulement possible, d’ailleurs, mais aussi joyeux et désirable. Une vision d’espoir plutôt que de cataclysme.
Et cet utilisation raisonnée de la technologie (plutôt que son rejet massif) m’a fait penser à La vague montante de Marion Zimmer Bradley.
Oui, ça fait une belle utopie 🙂
Et je ne connais pas du tout La vague montante, mais ça me rends curieux, je vais jeter un oeil, merci.
Et très pionnier, car écrit en 1955.