Une histoire de vampire, et même de Dracula lui-même, sauf que ses cibles et antagonistes sont des historien-res, des gens qui passent leur vie dans des bibliothèques à chercher des traces infimes dans des manuscrits ignorés. On est donc loin d’un roman d’action et d’aventure avec des grandes scènes nocturnes. Le rythme est lent, c’est celui de la recherche universitaire, mais il n’est pas sans tension : la menace est bien présente, sourde et efficace, et les indices s’enchaînent et s’imbriquent. Le rythme est lent aussi parce que la peur rend les aveux difficiles et il s’agit aussi d’une histoire de transmission d’une génération à l’autre d’historien-nes poursuivies par Dracula. Si cette lenteur ne vous rebute pas, vous trouverez une écriture assez classique mais fine et profonde, un éclairage historique riche et passionnant balayant l’empire byzantin, ottoman, le bloc de l’Est des années 70 et le fond des Pyrénées, et des personnages touchants. Et, oui, à la fin, vous aurez un bout de Dracula (avec un angle malin et amusant, en bibliophile) et une résolution qui pour être honnête ne fait pas l’intérêt du livre J’ai apprécié la balade et les références, mais mon goût va plutôt,à des romans plus vifs, en tout cas sur ce thème-là, je ne suis pas assez littéraire et fan de vampires pour être pleinement séduit.