
Shepard Fairey est un artiste spécialisé dans le street art et la sérigraphie, qui a derrière lui une assez longue carrière. Il est notamment connu pour les séries Giant/Obey et pour les affiches célèbres de la campagne présidentielle de Obama. C’est un artiste engagé sur un certain nombre de causes politiques (avec notamment une dénonciation récurrente des dérives autoritaires et des figures de leaders charismatiques), environnementales, féministes. Son positionnement n’est ceci étant pas si radical (de mon point de vue, parce que beaucoup trouvent ça tranchant et rentre-dedans) et surtout il est en général exprimé et défendu de manière très premier degré et très américaine, ce que je trouve parfois un peu plat et facile (je préfère quand c ‘est un peu plus sarcastique ou punk). Je trouve l’intention sympa malgré tout. Et il se trouve que j’aime bien son style graphique, avec des compositions simples aux lignes claires et efficaces, et avec en plus des jeux de texture dans le plus récent. Vraiment, je trouve ça visuellement très convaincant. (Avec un bémol : il ne représente de femmes que jeunes et belles). Pour ce qui est de l’expo elle-même, c’est un peu le service minimum : une enfilade chronologique de mille oeuvres, avec des petits cartels qui font mal aux yeux (Cooooomme d’habitude, mais c’est chiant pour des grands formats qui s’apprécient avec du recul) et très très peu de textes explicatifs (et très peu visibles). Pas vraiment de travail de muséographie, donc, juste la mise à disposition d’une importante collection. Dans un cadre que j’aime toujours autant : le charmant et décrépi Musée Guimet. Malgré mes réserves, c’est un moment que j’ai apprécié et que je ne regrette pas.
