
Si vous vous dites que je lis parfois n’importe quoi, celui-ci est pour vous : un manuel écrit en 1951 par le Père Gaston Courtois (fondateur de plein de trucs, dont Coeurs Vaillants), visant à « être d’un grand secours aux intrépides qui veulent courir le risque de se préparer au métier de chef ». Donc, oui, culturellement on est bien dans le catholicisme traditionnel (l’achat de ce livre, dans une librairie idoine, m’a valu de me faire saluer d’un « Bonne semaine sainte ! « suivi d’un « Et bon Te Deum », c’est pas tous les jours). Ce qui se sent dans le style d’écriture autant que dans le propos. Pour ce qui est du style, ça m’amuse d’autant plus que c’est court et tonique. Pour ce qui est du propos, ça m’intéressait pour de vrai, même si sans surprise je n’adhère pas à tout. Mais c’est à la fois plus opérationnel et moins problématique que je ne craignais. L’auteur passe en revue les qualités qu’il faut cultiver pour être un vrai bon chef (ne cherchez pas de traces de mixité, c’est mort) en les justifiant et en donnant exercices et examens de conscience pour les développer. C’est intéressant pour les justifications de la place du chef et de l’autorité en général (avec un magnifique passage sur « Ni dieu, ni maître”) et aussi pour le portrait-type du chef. Dans cette perspective conservatrice et sociale, il est au service du bien commun, il sert, il respecte avec tact la dignité de tous. Je me suis amusé à le lire et j’y ai donné de quoi alimenter mes contenus sur le pouvoir, l’image et la fonction des chefs (même si ce n’est clairement pas le modèle que je défendrai de mon côté :).