Violence et résistance à l’Etat, par françoise d’Eaubonne, j’étais intéressé et curieux. En ouvrant le livre, j’ai eu d’abord l’impression de m’être fait arnaquer : l’introduction d’Isabelle Cambourakis fait plus de la moitié du livre. Un peu grognon, j’ai lu l’introduction quand même. Et, de fait, elle est intéressante et utile. Elle raconte le parcours d’engagement politique de d’Eaubonne, depuis l’enfance, en prenant en compte le contexte familial, les relations amoureuses, les connexions  littéraires et les mouvements militants. C’est intéressant autant pour comprendre qui’ est d’ Eaubonne (qui a eu une vie dont on pourrait faire plusieurs films à rebondissement) que pour mesurer tout ce qui se joue dans des parcours d’engagement en général. Et, oui, ça pose parfaitement le contexte pour saisir la seconde partie : un livre compilé par d’Eaubonne sur la question de la violence dans les luttes des femmes éco-féministes et anti-capitalistes. C’est une série de petits textes enflammés et de poèmes. Elle ne prend pas de pincettes et elle a le sens de la formule qui tabasse mais pour autant il y a du fond. Si elle parle pas mal des événements de l’époque (notamment de la faction Armée Rouge/ Bande à Baader), ce qu’elle en dit reste d’actualité. Et elle parle aussi beaucoup d’écologie et de capitalisme et c’est terriblement actuel (et donc visionnaire). Je ne sais pas si c’est vraiment à lire si françoise d’Eaubonne ne vous intéresse pas, mais si c’est le cas, vous y trouverez de quoi vous alimenter.