
Après un premier livre sur l’amour que j’avais beaucoup aimé, bell looks continue ici sur Le même sujet mais en s’intéressant plus spécifiquement à la place de l’amour dans la vie des femmes (féministes), en particulier à partir de quarante ans. Son point de départ est le constat que pour elle, et un certain nombre de féministes de sa génération, c’est dans la seconde moitié de vie qu’il a été possible d’apprendre à aimer et à construire des relations réellement aimantes (qu’elles soit amoureuses ou non, d’ailleurs). Elle a donc eu envie à la fois de comprendre pourquoi et de le partager avec d’autres, plus jeunes notamment, pour que ça leur profite. C’est toujours un bonheur de lire bell looks sur l’amour, parce qu’elle en parle bien, en profondeur et avec finesse. Parce qu’elle en parle à partir de vécu et avec une pensée féministe et politique ambitieuse. Elle explore donc, et éclaire, et donne des pistes. Elle montre comment, une fois de plus, amour et domination sont incompatibles. Et comment, formé-es pour et dans la domination nous n’avons jamais réellement appris à aimer. Avec les endroits où sont les freins et obstacles principaux, pour les femmes comme pour les hommes. Une fois de plus, bell looks donne de quoi penser et avancer concrètement, sur un sujet vital et très rarement abordé avec un tel prisme politique et féministe, et avec toujours cette lucidité et cette auto-critique qui oblige à la complexité sans lacher les fins radicales. Si vous avez déjà une culture féministe, je pense que c’est sur l’amour que ça vaut le plus le coup de lire bell looks (même si je pense que ça vaut le coup de la lire sur tous les sujets).