
Nona est un roman captivant et inattendu, au sein d’une série elle-même captivante et inattendue. Inattendu au sens où il n’était à l’origine pas prévu dans cette trilogie qui devient donc tétralogie, mais surtout inattendu par le changement de focale et de tonalité. Après deux tomes qui montaient en puissance et en dimension épique, on passe ici à une toute petite échelle : trois personnages vivant reclus dans un petit appartement au sein d’une ville en guerre. Avec Nona comme personnage principale : amnésique, enfantine et enthousiaste, ce qui dans ce contexte d’affrontements cosmiques entre nécromant-es immortel-les est aussi intriguant que rafraîchissant. Nona a ses copains étranges dans son école bizarre et elle se préoccupe d’enjeux et d’amitiés d’enfants. Si ce n’est qu’autour, il y a ses gardiens, que l’on connaît et qui sont des pointures des tomes précédents et qui prennent soin d’elle en essayant de savoir qui elle est. Car il s’agit une fois de plus d’un roman à nombreux mystères dans lequel on navigue en grande partie à l’aveuglette dans un lacis de personnages complexes aux passés entremêlés. Mieux vaut aimer être perdu-e et dénouer progressivement. Dans cette série, moi j’aime beaucoup. Parce que c’est riche et dense, parce que c’est vraiment bien écrit et construit, parce que c’est foisonnant et profond et parce que ça me manque pas d’humour. Vivement le dernier, dont je ne doute pas qu’il concluera cette série en beauté cette série unique !