
Ils sont rares, les romans de fantasy qui proposent une forme nouvelle et poétique, qui plus est en littérature jeunesse, et c’est la raison première qui m’a fait aimer ce livre. Plus qu’une écriture de roman, c’est un texte de poésie, en prose. Avec un sens du rythme et de la musicalité rare et séduisant. J’ai eu l’impression de lire un texte chanté, c’est beau et léger, et d’autant plus agréable que l’histoire parle aussi de musique. Ce rythme et cette musique sont dans les mots mais ils sont aussi dans le jeu avec la mise en page du texte, qui monte, descend, s’interrompt et s’aère. Tout ça avec légèreté, sans donner pour autant l’impression de se prendre au sérieux. Avec cette forme charmante, l’auteur nous raconte une histoire très jolie également. Le drôle est un enfant parti pour la guerre, aux côtés de son frère pas beaucoup plus vieux, qui a terminé dans une petite troupe de mercenaires Un contexte tout sauf chaleureux, violent et dur pour un petit garçon qui aurait voulu être chanteur. Il rencontrera une dragonne, c’est dans le titre, et bien sûr ça changera tout, mais non sans peine. Tout ceci dans un contexte med-fan inventif puisque le monde est constitué d’îles volantes aux trajectoires complexes. C’est un roman que j’ai vraiment aimé et que j’ai trouvé réjouissant et joli, avec beaucoup de finesse dans le traitement émotionnel des personnages. Pour des plus jeunes, je pense qu’il sera en plus palpitant et émouvant (aussi bien dans le joyeux que dans les scènes dures et tristes).