Une porte magique qu’il suffit de traverser pour accéder à une autre monde… c’ est une histoire vieille comme le monde, qu’on retrouve dans les contes et la mythologie partout et tout le temps :  c’est avec cette idée que Alix Harrow joue, l’universalité de ces portes. C’est l’histoire d’Adélaïde qui grandit avec un père absent car chasseur de trésors archéologiques, et qui découvre une première porte… et qui petit à petit va découvrir ce qui se cache derrière le monde qui l’entoure. Et découvrir qui elle est, et qu’elle peut choisir qui elle veut devenir. C’est donc un roman de fantastique et de jeu avec des clichés narratifs tout autant qu’un récit plein de finesses sur le fait de grandir, de s’émanciper et de se situer. Et à la jonction des deux, c’est un beau plaidoyer sur le fait de rêver, de créer et la nécessité du changement et de la nouveauté perturbatrice. Si j’en ai trouvé le début un peu lent, je ne peux pas nier que ça paie ensuite, que le rythme devient prenant et que ces personnages bien établi-es permettent ensuite de puissants moments d’émotion. Parce que, oui, c’est bien écrit et fluide, avec en prime un regard sur les enjeux de sexisme et de racisme efficace et malin (et incontournable puisque : USA au début du xxe siècle). Je suis du coup curieux des prochains romans de l’autrice.