J’aime d’amour becky chambers, et j’étais très curieux, et très enthousiaste, de voir ce qu’elle allait faire après sa magnifique série de science-fiction. J’étais confiant et j’avais bien raison : becky chambers continue à écrire des histoires magnifiques, pleines d’humanité, originales et étonnement libérées des clichés narratifs usuels. Si il s’agit ici encore d’un cadre futuriste, on est loin de l’espace et des vaisseaux spatiaux de ses romans précédents : l’histoire se déroule sur terre, longtemps après que le monde aie pris un virage radical vers moins de population, pas d’industrie et la moitié de la surface rendue à la vie sauvage. De petites communautés humaines, utopiques, dans un monde régénéré et avec une religion simple et nouvelle. Dans cet environnement, on suit les pérégrinations d’un-e moine qui cherche sa voie, un sens à sa vie, porté-e par une envie d’entendre le chant des cigales. Et qui va, sans trop spoiler puisque c’est dans le sous-titre, rencontrer un robot (les robots ayant pris leur indépendance il y a longtemps et relevant quasiment de la mythologie). C’est une histoire d’émotions, de doutes, d’errance et de rencontre. Et c’est beau et fin. C’est doux, aussi, et intelligent. Et tout ceci, donc, sans grands affrontements ni grandes révélations, ce qui est d’une part rafraîchissant et d’autre part parfaitement adapté à ce qu’elle raconte. C’est encore une fois très réussi et encore une fois un roman pour souffler, sourire et se faire du bien. Il y aura un second tome, qui sort en français en Mars (joie).