Termination shock commence avec un chasseur de sangliers invasifs et la Reine des Pays-Bas, pour au final parler de changement climatique, de géo-ingénierie et de géopolitique, ce qui est du pur Stephenson et il est un des rares à pouvoir réussir ce genre de choses, sur 700 pages qui plus est. Sur le fond, la géo-ingénierie donc principalement, il est étonnant et très technique et documenté, tout en le donnant à comprendre de manière abordable et surtout en traitant la question dans une complexité à la fois scientifique et politique qui sont bienvenues. En d’autres termes, si il donne plutôt un point de vue pro géo-ingénierie, ce n’est pas de manière naïve ou angélique, et réellement ancré dans des enjeux complexes et très contemporains, et critique sur les risques et inconnues (si le roman est dans un futur très proche, il parle complètement de nous aujourd’hui). Au-delà de ce thème, c’est un vrai bon roman riche de personnages complexes et intéressants (et globalement inattendus), et c’est en même temps une mini-encyclopédie. Comme toujours chez Stephenson, il fait plein de parenthèses pour raconter plein de choses scientifiques, historiques et politiques incroyables et passionnantes (qui parfois se mélangent tellement à la fiction que je suis allé vérifier ce qui était vrai et ce qui ne l’était pas à plusieurs reprises), ce que j’aime toujours autant. Bref, c’est du Neal Stephenson, il est toujours assez inégalable sur son créneau d’auteur pour nerds.