
Une discussion de fin de dîner, deux interlocuteurs mais on n’en entendra vraiment qu’un seul : il est banquier et exploiteur mais il se revendique pleinement anarchiste, en théorie comme en pratique. Il va prendre le temps d’expliquer cette apparente contradiction et de justifier sa position avec la plus grande logique (apparente). C’est donc cynique, retors et plein de mauvaise foi, tout en étant amené avec sérieux et conviction. Ce qui fait que c’est drôle, sur un registre grinçant et pour celleux capables de voir les biais de l’argumentaire, au moins en partie. Mais ce n’est pas seulement écrit à titre de blague : c’est de fait une dénonciation astucieuse de la culture bourgeoise et de l’hypocrisie de ses positions morales et politiques. Et c’est final de bourgeoisie que ça parle, plus que d’anarchie. C’est écrit de manière dynamique et agréable, même si c’est au final un monologue déguisé, et c’est un texte court (environ 80 pages de petit format).