
Suite, et fin (contrairement à ce qui était initialement annoncé) de The city we became, The world we make nous ramène dans ce New York éveillé (avec ses multiples avatars) sous la menace cthulhienne de R’lyeh. Je n’avais pas complètement accroché au premier, j’ai trouvé celui-ci un peu plus prenant. De la même manière, je trouve qu’il y a au final trop de personnages pour qu’on puisse réellement s’y attacher et les explorer. Ici, il y a des évolutions et des découvertes vraiment malines pour chacun-e mais j’en garde une impression trop esquissée, avec qui plus est une dimension chorale qui du coup ne fonctionne pas réellement. J’ai trouvé par contre que la dimension de menace cthulhienne fonctionnait bien mieux dans ce tome, sans doute parce qu’elle est déplacée sur le terrain de la bataille culturelle (ce qui marche toujours en ce qui me concerne) et qu’elle est plus incarnée et en dialogue avec les autres personnages. Et autour de ça, j’ai bien aimé la mythologie de l’ensemble des villes éveillées, avec leurs vignettes, leurs bizarreries et leurs moments politiques. J’ai trouvé ça amusant et intriguant, mais là encore pas tellement creusé. En fait, c’est un livre, et une série, pleines d’idées originales et enthousiasmantes mais dont aucune n’a vraiment la place de se développer et qui n’arrivent pas à se connecter en un tout fonctionnel et harmonieux. Après, c’est bien écrit, ce n’est pas désagréable à lire, c’est même sympa. Mais il se trouve que de la part de Jemisin, j’attends bien mieux que du sympa. C’est ce que j’ai le moins aimé de tout ce qu’elle a écrit, sans que ce soit mauvais, ce n’est clairement pas ce que je vais vous conseiller de lire. (Tant que je suis debout, si vous n’avez pas encore lu la trilogie de la Terre fracturée… ben… dans ces dix dernières années, j’ai pas bien mieux à conseiller).