Dans les structures qui se revendiquent de valeurs de gauche, dont une partie du monde associatif, on ne peut pas toujours dire que la gestion des salarié-es soit exemplaire, ni en cohérence avec les valeurs prônées. Il arrive clairement que le management soit nocif, que ce soit volontaire ou non. C’est le constat qu’à fait l’auteur, douloureusement et de première main, en bossant pour une élue. Il a ensuite mené une enquête pour comparer et objectiver puis analyser ce qu’il se passe dans ces structures avec des patrons de gauche (il revendique le terme pour pointer justement un type de comportement et de positionnement). Et à partir de là, il a tenté de synthétiser et de proposer des stratégies de résistances et de contre-pouvoirs mais aussi des alternatives positives et ambitieuses en termes de fonctionnement collectif. J’ai trouvé l’ensemble fluide, riche et très utile. La partie analyse peut sembler un peu longue, voire répétitive, parce qu’elle détaille précisément tous les biais, contradictions et dysfonctionnements, mais je crois que cette précision est utile pour analyser des situations et éventuellement s’y reconnaître. Et surtout, elle est utile de manière flagrante dans la seconde moitié pour élaborer finement des solutions. Et c’est une des grandes forces de ce livre d’aller jusque là, avec des apports riches qui vont du rappel d’évidences à des propositions ambitieuses et réjouissantes. Oui, ça m’a éclairé et apporté, dans un format court et efficace, c’est vraiment du bon boulot. Ça vous parlera particulièrement si vous êtes salarié-e de structure « de gauche », ou si vous bossez sur les questions de pouvoir et de gouvernance (en étant chargée de la fonction employeur éventuellement parce que c’est aussi une excellente ressource pour ne pas devenir soi-même un mauvais patron de gauche).