Teaching community, c’est la suite de « Apprendre à transgresser”, un des bouquins fondateurs de bell hooks. Enfin, quand je dis suite, c’est que c’est le même format et la même thématique, il n’y a pas de lien narratif. bell hooks continue donc à livrer ses réflexions sur son métier d’enseignante, à partir de son parcours et de sa pratique. Comme dans le premier, elle y parle pédagogie critique et émancipation. Mais ici, l’accent est aussi beaucoup mis sur les enjeux raciaux, et en particulier en termes de freins à un parcours universitaire. Pour les étudiant-es d’abord, ce que j’ai trouvé très intéressant parce c’est très largement transférable à d’autres contextes. Et pour les enseignant-es et chercheureuses également, ce qui est intéressant aussi mais plus spécifique au contexte universitaire, et en particulier américain. L’accent est également mis sur l’enjeu de construire une communauté, d’apprentissage entre autres, ce qui fait notamment le lien avec ses écrits sur l’amour. Ce qu’on retrouve également dans ses développements sur les relations avec les étudiant-es, et les enjeux d’amour, de relations amoureuses et de pouvoir, et sur ce thème je l’ai trouvée particulièrement brillante et fine (elle m’a pour le coup fait changer de regard sur une partie de ces questions). Comme toujours avec bell hooks, c’est très riche et intelligent, tout en restant très incarné. Et par contre, sur cette série (mais pas sur ses autres ouvrages), je trouve toujours son écriture un peu laborieuse à suivre. Maintenant, ça vaut largement l’effort.