
Ré-édité récemment, Quatrième génération est le premier roman de Wendy Delorme. C’est un livre qui a peu de chances de laisser indiffèrent tant il touche à des sujets forts : exploration de sa sexualité, suicide, transidentité, pornographie et travail du sexe, misogynie, maltraitance et héritage familial, amour et sabotage amoureux… sans même essayer d’être exhaustif. On y suit, pas vraiment l’ordre d’ailleurs, la vie d’une jeune femme qui se débat avec sa vie amoureuse et sexuelle sur fond d’héritage familial lourd (avec une lecture très fine et marquante des répercussions de la domination masculine sur la santé mentale des femmes) et de révolte contre le patriarcat en général. C’est prenant, ça pose plein de questions et c’est globalement émouvant et pas si drôle pour un livre avec pas mal de fêtes et de cul. Mais ça vaut le coup. D’autant que j’aime vraiment bien l’écriture, dans un style coup de poing assez punk et avec un humour lucide et efficace. L’écriture permet à l’ensemble de garder de l’élan et du rythme, et de traiter de sujets denses et parfois lourds sans qu’on ait l’impression de tomber dans un essai ou une démonstration. J’ai vraiment bien aimé et ça m’a touché, j’en sors nourri mais aussi un peu nauséeux, ce qui n’est ici en rien un reproche, je crois même que ce serait plutôt un compliment.