
C’est triste mais c’est drôle. C’est beau mais c’est libre. C’est sensoriel mais c’est réfléchi. C’est brutal mais c’est doux. C’est un roman sur la mort mais c’est plein de vie. Jeanne Beltane nous raconte le deuil d’une jeune femme dont le père s’est suicidé une fois arrivé à la retraite. Elle raconte le choc, l’incompréhension et la quête d’un sens. Par la voix de la narratrice d’abord, vivante, excessive et touchante. Par la voix de ses rêves ensuite, colorés, inattendus et tour à tour glaçants et drôles. Par la voix de son père enfin, qui comme sa fille essaie de l’au-delà de relire sa vie et leur relation, de eur trouver un sens ; mais qui découvre aussi ce qui se passe de l’autre côté. Là où le récit de sa vie, de leur vie, parle de manière très émouvante de la difficulté à vivre, à y trouver du sens et à construire une relation père-fille, les explorations et hypothèses sur l’au-delà sont drôles et inattendues et une jolie manière d’apprivoiser le deuil dans un lâcher prise halluciné. L’ensemble tient un très bel équilibre et est de fait très prenant et agréable à lire. Je dirais même qu’il y a une belle légèreté, une belle liberté malgré un sujet pas du tout léger. Le fait que ce soit vraiment bien écrit contribue bien sûr largement. Vraiment un très chouette et très touchant premier roman (Bravo Jeanne !)