
« Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours”. En réponse à cet argument souvent répété, ce petit essai pose deux questions : Vraiment ? Et si c’est le cas, est-ce une bonne stratégie ? Donc oui, on est clairement sur une réflexion sur la place et la légitimité de la violence dans la transformation sociale, féministe spécifiquement. Mais sous une forme courte et illustrée, ce qui en fait un texte très accessible pour entrer dans le sujet et très facile à lire. Une première partie explore l’imaginaire féminin et féministe de la violence, la difficulté et l’utilité de pouvoir d’abord la penser et la montrer sous des formes notamment artistiques (ie bataille culturelle). Une seconde est consacrée à la violence nécessaire pour se défendre et survivre face à la violence de domination. Ce qu’on fait une partie forte et pas drôle, mais essentielle. Y est résumé un bout d’ Elsa Dorlin sur la violence défensive, ce qui est bienvenu et éclairant. La troisième partie explore la question de la violence comme stratégie politique calculée, et là on convoque Gelderloos (bienvenu et utile aussi). Avec une conclusion déterminée et militante mais que je trouve tout à fait mesurée. C’est donc un tout petit essai très accessible : une bonne manière de réfléchir à cet enjeu, et de découvrir des figures importantes, sans se taper de gros essais compliqués.