
Je connaissais Olympe Audouard pour en avoir lu une biographie et avec un titre aussi accrocheur, j’ai eu envie de la découvrir un peu mieux avec ses propres mots. Il s’agit d’un texte court, en deux parties, que j’ai d’ailleurs trouvées assez inégales. La première est effectivement sous forme de déclaration de guerre mais l’argument de fond n’est en fait pas si agressif puisqu’il est plutôt sur le registre de : mais bordel, lâchez-nous avec votre sexisme de merde. Le style est vif, elle a le sens de la formule et elle est plutôt rentre-dedans, tout en ayant un discours très argumenté et logique, en particulier sur la religion. Logique dont elle fait aussi un argument en soi puisqu’elle démontre donc brillamment qu’elle est loin d’être l’apanage des hommes. Si le texte et son contexte sont datés, c’est en soi agréable à lire, en plus d’être très intéressant d’un point de vue historique. La seconde partie fonctionne pour moi beaucoup moins bien. En réponse à ce qui se faisait alors beaucoup dans les journaux à l’encontre des femmes (et qui n’a certes pas disparu), elle dénonce des comportements masculins nocifs en en faisant des types aux surnoms animaux ou humoristiques (l’homme crapaud, l’homme papillon). Et je trouve les textes courts et pas très distinctifs et surtout les allusions et références trop éloignées pour fonctionner. Du coup, je trouve ça assez répétitif et pas si drôle. Un petit livre dont lire plutôt la première moitié, et plutôt si votre intérêt est un peu spécifique à ce contexte et ces enjeux.