
Ivan Jablonka se lance dans un exercice intéressant : une auto-biographie qui est aussi une socio-histoire de la manière dont il a été construit en tant que garçon. Je ne peux pas m’empêcher de comparer à Rose-Marie Lagrave et de trouver ça moins politique et plus en douceur. Mais je pense que c’est justement révélateur de la moindre violence sociale dans un parcours masculin. Pour autant, il y a de la violence dans les injonctions subies, ce qui est surtout mis en lumière par les parcours de ses amis d’enfance, illustrations complémentaires et fortes des effets toxiques de la masculinité. Pour le parcours de Jablonka, c’est plus mesuré, parce qu’il l’est et parce qu’il a fait un vrai parcours d’intellectuel en se construisant une masculinité marginale. Il met bien en lumière la transmission familiale mais aussi les messages culturels, ce qui m’a beaucoup parlé et amusé parce qu’on est vraiment de la même génération (Goldorak et Candy donc). De la même manière, son parcours amical et amoureux a pas mal fait écho. C’est un livre que j’ai trouvé agréable et intéressant mais pas bouleversant, ni en termes d’émotion (mais ça marche sans doute mieux si on est attaché-e à l’auteur) ni en termes intellectuels (c’est intéressant et éclairant mais sans creuser loin ou monter en généralité).
C’est un peu la nouveauté en histoire de prendre son « cas » et de le traiter comme sujet d’études. ici, ce que j’ai trouvé intéressant c’est de poser les contours de la masculinité moderne. 😉