
Après un premier tome conclu de manière particulièrement dramatique et déprimante, il faut un peu de courage pour s’y remettre. Reprendre dans une mine esclavagiste, c’est pas fou-fou. Mais on peut faire confiance à l’auteur pour écrire toujours aussi brillamment mais aussi pour ne pas se complaire inutilement dans l’horrible (même si il y en a). Le personnage avance malgré tout et l’histoire aussi, à la découverte de nouvelles facettes de ce monde riche et plein de textures. La plus grande partie du livre est une errance dont la destination se fait de plus en plus concrète et importante au fur et à mesure de la reconstruction du protagoniste. Avec une dimension fantastique qui prend de l’épaisseur. Sur le trajet, beaucoup de choses et un monde toujours regardé depuis les déshéritées, ce qui me plait toujours autant, et une écriture puissante et ciselée (Dewdney est un impressionnant technicien). Et une destination finale dont je craignais qu’elle ne nous bascule ailleurs, sauf que pas du tout et que c’est au contraire très malin (en termes narratifs comme en termes de propos). Même si une seconde fois, ça laisse notre héros au fond du trou…