Pour commencer, félicitations amusées et admiratives à Camille Moreau pour avoir fait sa thèse en esthétique sur l’expérience de lecture de la littérature érotique. Et vu ce qu’elle en tire, elle n’a clairement pas perdu son temps. Il y a de la réflexion et du fond dans ce petit livre. Et tout autant de légèreté et de joie, voire de jubilation, et ça fait un équilibre des plus agréables (et des plus adaptés au sujet). Camille Moreau nous entraine donc dans une réflexion joyeuse (et incarnée, car elle parle aussi à partir de son expérience, de manière touchante et libre) sur l’amour, le désir et l’écriture érotique. Elle argumente pour l’érotisme, en ce qu’il permet de vivre le désir en conscience et en impliquant toustes comme sujets de désir (contrairement à la pornographie, pour faire (trop) simple). Et elle explore la manière dont la dimension narrative à une importance, aussi bien dans le désir et le fantasme que dans la relation à l’autre ou dans la transgression et la visée émancipatrice. Plein de questions intéressantes et abordées avec un enthousiasme communicatif, ce qui fait que je l’ai lu doucement pour penser au fur et à mesure à quoi en tirer. Et pour réfléchir aux questions de désir en général et à la manière de pouvoir construire et choisir du désir, avec une logique créative, je trouve ça concret et inspirant. Et si en plus vous êtes sensible à la narration et à l’écrit, ça peut nous plaire franchement.