
Bon, déjà, il faut admettre que c’est un beau titre, non ? Derrière se cache une étude sur un mouvement de pensée russe étonnant : le cosmisme. Un mélange de pensée spirituelle englobante qui lie l’humain au cosmos (divin éventuellement) dans son entier avec la légitimité de le modifier et le faire sien ; et de pensée scientifique puisque c’est par là que l’humanité triomphera de la mort, peuplera les astres et maîtrisera le cosmos entier. Si ça ne semble pas bien fini de cuire, c’est que c’est le cas : c’est un courant ancien qui prend des formes différentes selon les périodes de l’histoire, avec des filiations parfois distendues que l’auteur recompose au mieux. Sachant qu’on trouve là-dedans des gens connus comme Tolstoï ou Tsiolkovski. Et des moins connus mais assez incroyables comme celui qui pendant la période soviétique se rajeunissait à coups de transfusions de jeunes hommes (visiblement, ça marchait bien jusqu’à tomber sur un tuberculeux pas détecté…). L’ensemble est vraiment étonnant, pour les personnages et les événements mais tout autant pour l’impact culturel global et les liens avec notamment le transhumanisme. Ce qui fait que ça se lit comme une enquête, et ça y ressemble d’ailleurs plus qu’à un travail d’historien détaillé. Honnêtement, juste pour la curiosité et la bizarrerie, je n’ai pas regretté.