
Je suis une fille sans histoire est un petit livre reprenant un texte de conférence sur la narration, la sémiologie et le féminisme. Ça pourrait sembler chiant et ardu : c’est tellement l’inverse. C’est à la fois brillant, vif, très drôle et engagé. Je n’avais jamais lu Alice Zeniter, ben ça y est je suis amoureux. Le registre parlé lui permet un humour omniprésent, érudit mais moqueur et expliqué, un rythme et des formules efficaces autant que des exemples pas du tout académiques pour expliquer des choses très théoriques (genre, ouais, ça peut me servir de modèle). La première partie est centrée sur la narration et la fiction et convoque Aristote comme Ferdinand de Saussure, et c’est très bien vulgarisé. Ce qui pose les bases de la seconde partie : pourquoi ce sont toujours des histoires de mecs-qui-font-des-trucs ? Et en quoi ce schéma impacte toute notre culture en étant tout le temps dans nos têtes et nos fictions. Et donc, où on discute de fiction-parier avec Ursula Le Guin. Je le redis : c’est brillant et c’est vraiment drôle. Que vous vous intéressiez un peu à la fiction ou au féminisme, c’est vraiment à ne pas rater : vous passerez un très bon moment de lecture (trop court) et vous en garderez des idées importantes dans un coin de ta tête (ou plus).