
Troisième volume pour la collection sur la table, pour continuer à explorer des thématiques autour de l’amour, de la sexualité et de l’égalité, toujours avec un regard nouveau et direct, toujours important. Ici, c’est Tal Madesta (précédemment Chloé Madesta, pour celleux qui comme moi gardent un souvenir marquant de son épisode du Cœur sur la table) qui s’attaque à l’injonction sociale au désir sexuel et à sa valorisation de principe. Il commence avec une partie assez traumatisante : son parcours familial puis amoureux et pourquoi ceux-ci l’ont amené à ce recul sur le sexe et le désir. Ce qu’il y raconte est important, mais aussi très dur et ça m’a arrêté un moment dans ma lecture. A partir de là, il poursuit une précieuse et riche réflexion de fond sur la place du désir et toutes les représentations qui y sont liées (et qui nous ont étées plus ou moins ouvertement transmises sous forme d’injonction). Ça fait réfléchir pour de vrai. Et enfin il ouvre des portes sur des alternatives à partir de témoignages de personnes et de collectifs qui expérimentent d’autres équilibres d’intimité, de lien et de plaisir, sans désir sexuel ou autrement. Ce qui est à la fois inspirant et rassurant comme traduction des réflexions précédentes. Encore une proposition passionnante et enrichissante dans cette belle collection, à lire en prenant le temps d’encaisser (surtout le début) et d’assimiler, mais clairement à lire de mon point de vue.