L’injonction à se civiliser et à se policer faite aux non-blancs n’est pas quelque chose que j’ai, bien sûr, pu vivre directement, mais j’avais déjà pu constater à quel point elle était répétée. Louisa Yousfi s’en saisit d’abord pour la rendre visible et montrer à quel point elle a un impact, pour les concerné-es dans la manière de se penser et de se construire. Dans une infériorité et dans un rejet des siens et de son héritage. Et elle revendique de refuser cette injonction à la disparition, de se revendiquer barbare, hors de l’Empire et en résistance à celui-ci. Avec les ressources culturelles à disposition, la littérature et le rap en particulier. Si le cadre d’analyse politique est un de ceux que je connais raisonnablement, le sujet l’est moins, ce qui fait que j’ai trouvé ça très intéressant mais pas si simple à intégrer pleinement. D’autant que l’analyse est élaborée. La forme ceci étant est tout à fait agréable et fluide, voire poétique. J’ai vraiment aimé ce que j’en ai compris, et ce sont des éléments importants, mais je pense que ça parlera encore plus à des personnes concernées et/ou qui ont plus bossé ce sujet (ce qui fait que j’y reviendra peut-être plus tard).