
Cette série de petits manuels des éditions du commun est décidément une réussite, et une ressource précieuse pour des métiers tels que le mien. Je venais chercher dans celui-ci un éclairage un peu fin et technique sur les interventions animées dans l’espace public, en particulier avec des dispositifs de type porteurs de parole. Et c’est effectivement ce que j’y ai trouvé, mais pas que. Il y a une vraie dimension technique, abordée avec beaucoup de maîtrise, de finesse et de clarté. Ce qui est rare et aurait suffit à en faire un livre utile. Mais si il y a une telle finesse, c’est parce que la technique et la pratique sont éclairées et alimentées par des rapports théoriques de sciences sociales. Ce qui est encore mieux. Mais ce quil y en plus, surtout, c’est de l’émotion. Du récit, de la rencontre : une manière de toucher du doigt ce que produit cette approche, ce qu’elle a de précieux et donc : pourquoi on le fait. Et là, ce n’est pas de technique qu’on parle. Pour dire : j’ai pleuré à plusieurs reprises, ce qui n’est pas du tout ce que j’attendais. Et c’est très bien. Et ça fonctionne parce qu’il y a du fond mais aussi parce que c’est écrit intelligemment et simplement. C’est un livre qui donne envie, qui réjouit et qui pousse à inventer, à créer pour produire des rencontres fortes sans y mettre trop d’autres finalités. Pour se décentrer d’un entre-soi et de pratiques d’animation qui s’oublient dans la technique et les injonctions à produire. Vivifiant, donc, et nourrissant. À lire sans hésiter à ces questions d’intervention dans l’espace public vous touchent de près ou de loin.