Eliane Vienot en a largement marre que certains prétendent qu’homme est un terme générique englobant les femmes. Je la rejoins complètement. Mais au-delà de cette conviction, elle retrace ici l’histoire du mot et de ses usages et significations. C’est donc clairement de l’histoire linguistique et c’est tout à fait passionnant. On y découvre les origines latines, où homo veut dire humain et est neutre et bien différent d’homme (vir) et femme. Et comment ce sens, et le neutre, se maintiennent dans les langues romanes avant d’être combattu et supprimé par les premiers universitaires. Puis comment l’académie française est dans une stratégie sexiste depuis le tout début, comment la révolution française n’arrange rien et la suite, jusque récemment, non plus. Pas de grande surprise sur les tendances de fond mais plein de découvertes passionnantes sur le comment et les nombreuses et anciennes oppositions. Et puis, surtout, on prend la mesure d’à quel point la France a été et est encore follement rétrograde sur le sujet en comparaison aux autres pays et aux autres langues. Utile, passionnant et énervant. Et j’ai trouvé ça très agréable à lire, à l’exception malheureusement du premier chapitre qui fait qu’il faut s’accrocher un peu pour ensuite plonger vraiment.