Ayant lu celle de Zancarini-Fournel, je n’avais pas le courage de m’attaquer à l’histoire populaire de la France de Noiriel. Du coup, quand j’ai vu qu’elle était adoptée en BD, j’ai sauté sur l’occasion pour profiter du même contenu sous une autre forme. Ce qui… bon… a minima je peux dire que j’ai eu une version synthétique du contenu. Mais… je ne dirais vraiment pas que c’est une bonne adaptation en BD. Je dirais même que ce n’en est pas une. C’est le texte de la version conférence gesticulée, qui donc se tient et raconte le propos, avec en dessous des cases de BD qui essaient d’illustrer au mieux, sans narration propre et sans ajouts ou apports notables. Je suis un peu dur mais j’ai vraiment le sentiment que tout ce qui importe est dans le texte et que ce texte fonctionne très bien de manière autonome. Et parfois même mieux seul tant il m’est arrivé plusieurs fois de peiner à décrypter le message du dessin là où le texte était clair. Et ce n’est pas que les dessins soient mauvais, c’est qu’il ne leur est pas donné la place de faire autre chose que d’illustrer à chaque case le paragraphe lié. Du coup, je ne considère pas que ce soit une BD, c’est un texte avec des illustrations. Et à ce titre-là, ça fonctionne, au sens où c’est synthétique (et du coup parfois dense sur des éléments complexes) et moins impressionnant qu’un gros bouquin (sachant que c’est une grosse BD quand même mais ce n’est que la moitié). Le fait de relire l’histoire en termes de mouvements sociaux et de lutte pour l’égalité est bien sûr très intéressant (en étant ici très centré sur les rapports de classes) mais la forme est pour moi loin d’être réussie.