
Oh ben déjà, c’est un titre qui ne passe pas inaperçu, non ? En fait, c’est la première ligne du poème proposé en prélude. Que j’aime beaucoup et qui me fait regretter à la fois qu’il n’y en ait pas plus dans ce livre et surtout que rien de sa poésie ne soit traduit, tout court. Parce que ce petit livre est pour le reste une longue lettre écrite par Jana Cerna, figure avant-gardiste et transgressive du milieu artistique praguoise pendant la période socialiste, à son compagnon, philosophe du même milieu. Et c’est chaotique, passionné, brillant, amoureux, sexuel, revendicatif et drôle. Alors, oui, ça part un peu dans tous les sens, mais sur le fond, non. C’est une revendication d’une vie pleine, passionnée et libre et d’un amour du même gabarit. Un refus des conventions en même temps qu’une acceptation de la dépendance mutuelle et de certaines limites. C’est brûlant. Et beau. Et fou. C’est un texte que j’ai vraiment aimé et qui mérite d’être lu sans perturbations, pour s’y laisser embarquer et émouvoir complètement. Pour en savourer et en partager l’élan et la folie. Ce qui, donc, ne fait que me confirmer le regret que sa poésie ne soit pas traduite.