Pour ce second tome de la série Patternist (accessoirement écrite dans le désordre) et donc suite de Wild Seed, je m’attendais à quelque chose d’aussi dur que le premier. Et j’avais pris mon temps avant d’enchaîner. J’ai trouvé au final que c’était beaucoup moins violent et difficile. Bon, ce n’est pas de la rigolade pour autant, parce que Butler reste sur les mêmes thèmes de pouvoir, d’abus et d’esclavage. Mais d’une part, c’est plus sur la question du pouvoir collectif qu’individuel et d’autre part plus sur une dynamique narrative d’exploration et de construction que d’affrontement. C’est un roman qui se lit du coup, de mon point de vue, de manière plus fluide et entraînante (là encore, ça dépend à quoi on compare). Pour le dire plus simplement : c’est l’arrivée à maturité, collectivement et socialement, de personnes avec des pouvoirs psi, dans une Amérique d’ il n’y a pas si longtemps. Avec le côté magique que ça peut avoir mais à travers un prisme de rapports sociaux et surtout de rapports de pouvoir et de domination. J’y vois notamment une métaphore de la constitution des sociétés hiérarchiques. Autant dire que oui, c’est bien, et c’est toujours de la Sf pour réfléchir et être perturbé-e plus que pour de l’évasion légère.