Ce troisième tome vient conclure cette grosse trilogie Scavenger avec tout autant de foisonnement et de vivacité que le reste. Elle vient aussi mettre en exergue, au-delà des personnages, de la richesse du propos et des digressions, et du monde : l’impressionnante construction du scénario de fond. C’est raconté de manière fragmentaire et désordonnée pour servir le propos, pas pour donner une fausse impression de complexité et de profondeur (elles y sont pour de vrai). Et cette mécanique élaborée a un sens : c’est ainsi qu’un dieu œuvre. Peut-être. Peut-être parce que c’est une fin ouverte quant à l’interprétation que chacune en fera : juste un parcours exceptionnellement malchanceux d’une personne exceptionnelle ou le jouet involontaire d’un grand plan ? J’aime bien, vraiment, quand c’est bien fait. Ce qui est le cas ici, où je finis avec un avis, mais. Mais c’est suffisamment malin et complexe pour qu’il y ait un vrai mais légitime. Il est entièrement partagé par le protagoniste principal d’ailleurs. Doté d’un humour et d’un non-héroïsme joyeusement humain, comme beaucoup des personnages d’ailleurs, très éloigné-es donc des stéréotypes mono-dimensionnels fréquents en fantasy. Jusqu’au bout de la fantasy maline et adulte, ambitieuse sans pour autant se prendre au sérieux.