
Le communisme n’est pas mort ! Intellectuellement, j’entend. Et Salvage en fait une brillante démonstration (c’est un collectif de militant-es déçu-es de la gauche actuelle mais persuadé-ess que les idées communistes ont quelque chose à apporter dans les problématiques actuelles (on compte dans leurs rangs China Miéville, ce qui m’a permis de les découvrir)). Dans cet essai, relativement court, Salvage s’attaque à la question de la catastrophe écologique en cours et du capitalisme. Bref, de l’anthropocène et de sa fin. Sur les constats, on n’y pas avec des pincettes : je trouve ça vraiment bien même si j’ai trouvé ça douloureux à lire (tout le monde a sa part de déni, moi le premier). Et partant de là, ielles démontent les différentes impasses du capitalisme vert et des stratégies de mitigation actuelles ; et font le lien entre catastrophe écologique et prolétarisation globale. Ce qui leur permet beaucoup de complexité et de mesure dans l’analyse : un refus des solutions magiques et simplistes, fussent-elles radicales. Sans apporter de solution clé en main ou révolutionnaire mais en donnant des directions de réflexion et d’action que je trouve bienvenues (même si elles ne sont en rien réjouissantes, comme notre situation globale). Avec ça, c’est vraiment bien écrit, bien tourné, parfois poétique… mais du coup c’est d’un registre assez soutenu (et ça demande des bases un peu solides en marxisme aussi). C’est donc pas pour se détendre, pas si accessible mais riche : vous vous reconnaîtrez (ou pas).