Second tome de la trilogie Scavenger, donc, dans laquelle on change complètement de cadre et dans lequel la brume commence à se dissiper. A l’inverse de beaucoup d’autres Parker, c’est ici une société assez éloignée de repères historiques clairs, et avec un bout de magie. Ce qui permet une intéressante et inattendue exploration sociale et ethnologique. Avec une vraie étrangeté que j’ai trouvée troublante et posant plein de questions d’unité, de société et d’individualité. Ce cadre donne un nouveau souffle à l’intrigue et à l’exploration de l’identité et du passé du protagoniste. Et de ce côté-là, ça avance, tout en laissant au moins autant de questions et de mystères pour le troisième tome. Pour moi, c’est vraiment un style, des thèmes et des parenthèses de science et technique qui fonctionnent très bien. Avec, par contre, un bémol, que je cite mais qui est vrai pour l’ensemble de l’œuvre de l’auteur : il est bon, et fin, sur la psychologie de ses personnages… masculins. On peut presque considérer qu’il n’y a pas de personnages féminins en fait. Pour autant, il ne glorifie pas du tout le masculin, il y plonge pour le plus souvent en montrer les travers, les faiblesses et les logiques malades (notamment en termes d’amour, mais pas que). Mais c’est de ce point de vue exclusivement qu’il regarde et explore, en profondeur.