
Il y a certains de ses romans où je me demande pourquoi j’aime tant K.J. Parker. Dans celui-ci, qui est le premier d’une trilogie, il y a un élément récurrent : un monde pseudo-historique riche, constant et cohérent qui reprend des réalités sociales et politiques en les tordant et les exacerbant avec finesse. Et puis, et ça m’est particulièrement apparu dans celui-ci : une écriture. Rien de flamboyant ou de très marqué en termes de style mais une fluidité et un rythme remarquables (alors que c’est dense); un esprit et un humour discrets mais omniprésents ; et puis un talent pour les échanges et dialogues (de groupe en particulier, ce qui n’est pas une mince affaire). Outre ces considérations, c’est aussi un roman qui marche bien parce qu’il y a un vrai mystère : qui est le narrateur (amnésique)? Et il y a quelques couches superposées de mystère, de construction en puzzle et de mythologie. Qui ne sont pas épuisés puisqu’il y a deux tomes après, mais qui arrivent quand même à une vraie (première) conclusion. Donc oui c’ est bien, mais je couperai sans doute avec un peu de plus léger avant de lire la suite.