Octavia Butler est vraiment une grande autrice, qui réussit de manière brillante à proposer des romans qui ont des choses fortes à dire tout en étant des histoires puissantes et touchantes. Ici, le cadre est franchement horrible : une société américaine du futur proche en décomposition violente et dramatique suite à une crise écologique et sociale. Si ça vous semble d’actualité… ben c’est d’autant plus impressionnant que c’ est écrit en 1993. Il y a vraiment des moments horribles, donc, et de manière directe et traumatisante, mais pour autant, ce n’est pas un livre que j’ai trouvé triste. Au contraire, c’est une impression d’intelligence, de courage et d’humanité qui m’en reste. Avec un vrai discours social et philosophique sur le changement et la société. Je pense que ça m’a nourri autant qu’un essai, et même sans doute plus efficacement parce que ça touche à de l’émotion et des choix de positionnement face aux crises, et aux Autres. Et pourtant, je le redis, c’est un vrai roman, avec une tension, des personnages et de l’émotion (il y a des moments vraiment beaux). Ce n’est pas une lecture pour se détendre mais bien pour se laisser emporter et malmener en ayant l’assurance d’être entre des mains aussi bienveillantes qu’intelligentes. Un livre qui me confirme donc tout le bien que je pensais d’Octavia Butler.