Je garde un bon souvenir de Ready Player One, premier roman de l’auteur et large succès, qui surfait sur la nostalgie geek des années 80 avec une naïveté rafraîchissante. On y suivait un enfant (très) pauvre dans une quête pour hériter d’un Empire informatique à coup de références geek. Dans cette suite, il dirige la plus grande corporation du monde et du coup, ce n’est pas facile de faire une suite qui tienne la route avec la même naïveté et la même énergie. En fait, je pense qu’il y a un choix à faire pour lire ce livre : se contraindre à suspendre tout sens critique (en particulier sur les enjeux sociaux et politiques) pour en profiter avec naïveté comme un ado des années 80, ou bien le lire en tant qu’adulte d’aujourd’hui. La seconde option rend la lecture difficile si vous n’êtes pas un fan des milliardaires de la silicon valley, de la technologie qui sauvera le monde et du transhumanisme (vous risquez de grogner et de soupirer beaucoup). La première option permet à l’inverse de profiter d’un roman certes naïf mais rythmé qui empile les menaces grandioses et grand-guignolesques et les progrès technologiques improbables sur fond de toujours plus de références geek (et comme on a épuisé les évidentes dans le premier, on va dans le plus obscur (pour Tolkien, on est dans le Silmarillion et le Legendarium, par exemple)). Honnêtement, j’ai oscillé entre les deux lectures, mais, les vacances aidant, j’ai mis temporairement mon esprit critique dans ma poche assez pour en profiter.