
Ursula Le Guin fait partie des auteurices à qui je fais confiance les yeux fermés. Du coup, un roman et une série de nouvelles dans un cadre pas du tout SF, mais plutôt pseudo historique en périphérie de l’Empire Habsbourg, je me suis laissé tenter. Et j’en suis bien content. On est, pour le roman, début XIXe, dans un entre-deux politiques, avec des aspirations d’indépendance à la fois nationalistes et révolutionnaires, et un Empire autoritaire, centralisé et inamovible. Pour autant, ça donne un contexte historique détaillé et riche mais il ne s’agit pas de peindre une grande fresque politique mais plutôt des parcours individuels en finesse, à la manière de miniatures intimistes. Avec toute la finesse psychologique et sociologique dont est capable Ursula Le Guin, donc beaucoup. Le thème de fond est celui de la liberté, là encore avec pas mal de finesse et de réflexion, en particulier sur celle des femmes, leur place et la dépendance et l’interdépendance dans l’amour et le mariage. Un beau roman historique, donc, qui est suivi d’une collection de nouvelles dans le même pays mais à des époques diverses. Et, oui, Ursula Le Guin assure grave au niveau nouvelles, avec des ambiances, des personnages et des chutes marquantes. Du tout bon.