
Flo Kennedy était avocate, activiste, noire, féministe et issue des classes populaires (genre, pas tellement après que ses ascendant-es ne soient plus esclaves). Autant dire que, oui, sa vie méritait une biographie, d’autant qu’elle est bien moins connue que d’autres ayant eu un engagement et un impact moindre aux mêmes époques et dans les mêmes luttes. Sans doute parce qu’elle jouait moins le jeu médiatique, sans doute parce qu’elle était trop grande gueule et iconoclaste, et sans doute aussi du fait de son positionnement politique. Radical bien sûr, mais dans un refus des luttes séparées : dans une stratégie permanente de rencontre, de confrontation et d’apprentissage entre mouvements féministes et d’émancipation noire. Intersectionnelle donc, et au cœur de la naissance notamment du Black feminism. C’est donc une biographie intéressante sur ces sujets comme sur le contexte historique de ces luttes, et bien sûr sur elle-même, tout ça de manière très documentée. Après, c’est dans une écriture que j’ai trouvé un peu dense et pas très vivante, contrairement au personnage, ce qui sans être désagréable est un peu dommage.